AVE70 ou les septante ans de l’Association vaudoise des écrivains

Le 11 novembre 1944, l’Association des écrivains vaudois, qui devait devenir l’Association Vaudoise des Ecrivains, AVE, tenait sa première assemblée générale, à l’invitation de ses trois fondateurs, Paul Budry, Edmond Gilliard et Daniel Simond, entourés d’une quarantaine d’écrivains et néanmoins amis. Il y aura septante ans dans exactement quatre semaines, jour pour jour.

Le but de cette association? L’article 4 de ses statuts le précise: “L’AVE se propose de rassembler les écrivains vaudois pour les représenter et les défendre devant l’opinion publique et pour prendre toutes initiatives tendant à favoriser l’essor des lettres dans le Pays de Vaud.”

C’est ainsi que des Journées du livre vaudois ont eu lieu par le passé, que des séances de lecture et de présentation de livres ont été organisées et le sont toujours, que fut institué le Prix du livre vaudois, lequel perdure sous le nom de Prix des écrivains vaudois.

Comme l’écrit, en complément, Jacques Bron, dans son historique que l’on peut lire sur le site de l’AVE:

“[L’Association] veut être un groupe de créateurs conscients des enjeux qu’implique le métier d’écrivain, car écrire suppose travail et exigence. A ce titre, elle veille aussi à ce que le statut d’écrivain soit reconnu, et elle s’emploie à lui assurer sa dignité.”

Pour célébrer cet anniversaire, une exposition se tient à la Bibliothèque Chauderon, place Chauderon 11, à Lausanne, depuis le 9 octobre 2014.

Une quinzaine de panneaux retracent l’histoire de l’Association à l’aide de documents inédits. Des livres, en grand nombre, d’écrivains vaudois sont suspendus tout à côté d’un diaporama où défilent dans l’ordre alphabétique un certain nombre d’entre eux, avec une citation de leur cru, censée les représenter.

Le vernissage de cette exposition a eu lieu en présence de Grégoire Junod, municipal de Lausanne, qui a rappelé en quelques mots l’attachement de la ville à la culture et au livre. Grégoire Junod dirige Le logement et la sécurité publique de la capitale vaudoise, dicastère qui comprend… la gestion des bibliothèques et des archives municipales.

Dans son intervention, la présidente de l’AVE, Sabine Dormond précise que l’exposition, que peut visiter librement le public jusqu’au 8 novembre 2014, est le fruit d’un travail de dix-huit mois. Elle remercie plus particulièrement Danielle Risse, qui a reconstitué des archives disséminées aux quatre vents, et Alex Wermeille, qui en a fait le montage vidéo et composé les panneaux. Elle annonce la tenue de deux tables rondes dans l’enceinte de cette même Bibliothèque Chauderon:

  • le jeudi 30 octobre 2014, à 18h30, animée par Noël Nétonon Ndjékéry avec Nadine Mabille, Raphaël Aubert et Jean-Michel Olivier;
  • le mardi 4 novembre 2014, à 18h30, animée par Jean-Marie Brandt avec Silvia Ricci Lempen, Cornelia de Preux et Baptiste Naito.

Sur un des panneaux de l’exposition figure un échantillon d’écrivains vaudois qui ont été membres de l’Association ou qui le sont encore:

  • Charles-Ferdinand Ramuz (un buste de lui, en bronze, fait partie de l’exposition)
  • Gustave Roud
  • Gaston Cherpillod
  • Philippe Jaccottet
  • Jacques Chessex
  • Alice Rivaz
  • Pierrette Micheloud
  • Anne Fontaine
  • Jacques Neirynck
  • Silvia Ricci Lempen
  • Noël Nétonon Ndjékéry
  • Raphaël Aubert
  • Nadine Mabille

Cet échantillon laisse entrevoir la diversité des plumes et des talents littéraires qui illustrent le Pays de Vaud.

Précisons que deux d’entre ces écrivains, Charles-Ferdinand Ramuz et Philippe Jaccottet, ont fait leur entrée dans la prestigieuse collection de La Pléiade, respectivement en 2005 et 2014…

Dans la préface de son livre de critique, Les saintes écritures, Jacques Chessex écrit, à propos de quelques écrivains, avec lesquels il voisine dans cette liste non exhaustive, tels que Charles-Ferdinand Ramuz, Gustave Roud, Philippe Jaccottet ou Alice Rivaz:

“Lire ces poètes, c’est […] se retremper au creuset du courage solitaire, de la recherche absurde aux yeux du nombre, de la plus haute curiosité dans l’éthique et dans l’invention. J’ai scruté secrètement mon visage en eux. Notre ressemblance de fibre et d’âme. J’ai aimé, je révère ces écritures.”

Comme lui, aimons et révérons ces écritures, et d’autres qui les suivent ou les ont suivies…

Francis Richard

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