Description
Si le développement personnel fut une bonne invention, ses applications contemporaines
sont calamiteuses car sous pressions. Marchandisation, recettes édulcorées, picorage et butinage
effervescents, tourisme généralisé chez les faux-maîtres, égocentrisme stérilisant, impatience
forcenée, frustrations dues à l’absence de résultats, fébrilité générale dans l’absorption frénétique de
tisanes, potions et confitures magiques.
Ici Lador cherche la profondeur, la hauteur, la lenteur, dans l’ordinaire, le local, accepte la
pesanteur, la gravitation, la fatigue et les modifications de ses états de conscience. Il marche, écrit,
aime et advient ce qui advient. Il n’attend rien et croise l’escargot.
Son texte grimpe dans les forêts de la montagne helvétique et sinue dans son cerveau, qui se
répondent, hantés réciproquement et constituent un univers parallèle baptisé nature et surnature,
fait de plantes, de rocs, d’animaux, d’arbres et d’une sorte de tissu énergétique mystérieux qu’on
nomme parfois âme.
Le lecteur sera, comme le marcheur, surpris au détour d’un sentier, par une rêverie, une
vision, une digression, l’envol d’un tétras, une salamandre immobile ou un instant de grâce. La
marche produit des endorphines engendrant la joie de la sobriété heureuse, mais aussi des
exsudations cathartiques de scories mal digérées de la société de consommation, qui purifient
l’organisme, nourrissent les bonnes bactéries et nettoient les synapses.
Alors que d’aucuns abusent de la planète, comme des frelons fous sous haute surveillance
des satellites, cherchant les records, les exploits, les kilométrages, les exotismes, Lador marche et
écrit en quête de douceur.
Lador évoque les analogies entre la marche, la contemplation de la nature et de la surnature,
la pensée et l’écriture.
Est-ce cela que l’on appelle philosophie ? certains le pensent.